Chroniques de disques de Country Gift

Nous avons affaire à un extraordinaire violoniste et ceci n'a pas complètement ou uniquement à voir au fait qu'il est un membre du Kentucky Thunder du grand Ricky Skaggs. Andy Leftwich plonge dans cet art dès ses douze ans (certains disent encore plus tôt) et depuis rien ne dévie cette comète de sa course vers les sommets. Déjà 4 fois lauréat d'un grammy, il produit aussi et dès 2005 des disques solos ou avec d'autres, comme Rob Ickes et Dave Pomeroy, au sein de Three Ring Circle. Il enregistre avec les plus grands parmi lesquels : Taylor Swift, Alan Jackson, Larry Cordle... et … et … beaucoup d'autres.

C'est un artiste qui mélange les influences de la musique irlandaise, à la Bluegrass & Country music mais aussi des sons d'une modernité parfois autant originale que déroutante !

Sur le disque qui nous intéresse, ce jour, et qui est 100% instrumental ont a une pléiade de musiciens à nous faire tourner la tête :  Byron House (Basse), Mark Schatz (banjo), Cody Kilby (banjo), Scott Vestal (dobro), Rob Ickes (résophonique), Sierra Hull (Mandoline).

Ce disque représente pour lui une plongée dans ses racines, ses goûts, ses passions... il laisse libre cours à son génie et il retranscrit ici véritablement toutes les facettes d'un violoniste américain... « The American Fiddler » est à la fois l'aboutissement d'un artiste, mais aussi la marque de respect de ce dernier vers toutes et tous ceux l'ayant précédés et lui ayant transmis ce feu sacré... ne doutons pas qu'il écrira encore de belles et virevoltantes chansons.

Appalachian Road Show est un regroupement de « vieux » briscards de la musique traditionnelle américaine qui réalisent leurs créations avec une réelle volonté de transmettre la joie et même une certaine forme de jubilation... bon, j'ai fait facile car  « Jubilation » est le titre de leur nouveau disque. Le Banjoiste et leader vocal Barry Abertathy est entouré de Jim VanCleve le violoniste de l'équipe, du mandoliniste Darell Webb ayant trourné avec Dolly Parton ou encore Rhonda Vincent, le jeune guitariste Zeb Snyder au jeu féroce et polyvalent. Il ne manque que le contrebassiste, Todd Phillips , pour que l'équipe se trouve au complet.

Barry explique simplement leur musique par cette simple phrase :
"Avec ce groupe, nous voulons mettre en lumière la culture et le mode de vie de la musique appalachienne dans laquelle nous avons grandi" et Jim d'ajouter « Nous nous sommes immergés dans notre culture d'origine par le biais du son et nous nous sommes davantage éduqués à nos propres racines, celles que l'on retrouve tout au long de la musique des Appalaches avec laquelle nous avons grandi ».

Comme d'habitude et parce que la Bluegrass music est une grande famille nous retrouvons sur tel ou tel morceau de magnifiques invités : Dolly Parton, Stuart Duncan, ... il y a aussi l'emprunt de titres à des grands comme Bob Dylan ou Pokey Lafarge.

Avec ce groupe c'est aussi une certaine idée de la transmission simple et généreuse. Ils nous invitent à nous asseoir et à écouter toutes ces histoires de montagne, de forêt, de mineurs qui parsèment encore les Carolines, la Virginie. Sur leur premier disque, ils reprenaient des titres historiques comme « I'm Just A Pilgrim »... aujourd'hui, ils créaient et le tout avec originalité et parfois un peu de Blues comme sur « Gallows Pole » ou avec gourmandise avec « La, La Blues » qu'ils adorent jouer en live. « Jubilation » ce n'est pas moins de treize chansons, de très morceaux de vie...

Pour ceux qui aiment les détails, Barry plusieurs fois nominé comme banjoïste a une main abîmée et pourtant loin de le freiner il en a fait une force et son jeu est tout aussi riche que bien d'autres. Pour eux, Appalachian Road Show est avant tout un laboratoire et un creuset d'expériences à vivre.

En tant qu'amateur des musiques américaines et animateur radio, depuis pas mal d'années maintenant, c'est ce genre d’artistes qui me fait me renouveler et produire chaque semaine (ou presque...) une nouvelle émission et une ode à la musique simplement par amour.

Bien plus large que du simple Bluegrass, de la Country music dite classique, Ashby Frank nous arrive avec « Leaving is Believing » qui n'est que son deuxième disque et qui fait suite après bien des années à sa première production datant déjà de 1999... 24 ans !! oui … 24 ans. On a vu, entre autres, Ashby Frank parmi les membres de Earls of Leicester avec Shawn Camp, Jerry Douglas, etc.

On a plein de bonnes surprises sur ce disque qui vient de sortir en ce mois de février 2023 sur Mountain Heart Music Group et l'on y retrouve « Any Trouble » une chanson de Glen Campbell de 2011 en ouverture puis une pure Bluegrass song avec « Midnight Highway » et une très caraïbe « Arkansas Island » une de ses compositions. Un disque qui sent le transgenres, l'inventivité, à tous les étages, comme avec la très folk « Leaving Is Believing » composition de Tim Stafford et Bobby Starnes. Une chanson qui raconte « encore » un départ les yeux plein de larmes, le cœur lourd, mais une volonté inébranlable en demain et en un ailleurs loin d'ici vers un renouveau et comme il est dit « Partir c'est croire »...

C'est aussi un disque d'une histoire de vie que celle de Ashby qui commença sa route il y a bien, bien des années à l'âge de seize ans lors de son premier départ en tournée. Qui le verra d'année et années et de concert en concerts devenir ce musicien, ce compositeur, ce parolier de talent comme sur ce deuxième titre 100% de sa main « Painball Gun » (plage 5) de ce très bon disque « Leaving Is Believing » et qui raconte, certainement, une histoire de cœur ou peut-être plus, de facherie et qui se termine par Shirley lui tirant dessus avec un pistolet de painball... et il saigne d'un sang couleur bleu et.. même s'il se cache, elle tire à tout va sur lui, sur sa camionnette et certainement rit-elle à toutes dents.

Douze petits bijoux musicaux pour passer un très agréable moment.

Avec « Make Each Second Last » nous n'avons en fait affaire qu'au deuxième disque de Chris Jones et même si cela m'a réellement surpris ce n'est que la pure vérité. Ce disque remonte déjà à 2021, mais il referme de telles et telles belles ritournelles que je me dois de vous le chroniquer et de vous le conseiller avec des titres comme « Everybody's Got A Line » ou « Groundhog's Retreat ». Un disque qui ne doit rien à personne qu'à son maître Chris lui même qui a composé et écrit l'intégralité des titres entre Bluegrass et Country Music … peut-être un peu plus Country avec quelques pointes de Gospel aux harmonies typiques, quelques montées en canon et cette voix de basse si caractéristique.

Attention : A ne pas confondre Chris Jones avec un autre artiste décédé en 2005 et lui aussi de grand talent.

Notre Chris Jones aujourd'hui produit avec son groupe The Night Drivers qui a évolué, lui aussi, dans le temps et est composé de : Mark Stoffel (mandoline), Marshall Wilborn (basse) et Grace Van't Hof (Banjo) une musique inspirée et parfois un peu nostogique.

Cloud of Dust fut son premier disque en 2009 et après bien des années de maturation voici en 2021 Make Each Second Last. J'ai la chance d'avoir les deux et c'est réellement que du bonheur à écouter.

David Marshall avec l’album Clearwaters nous vient de loin, car tenez-vous bien ce disque sort tout droit des années 70 ! Oui… il y a plus de cinquante années. Disque re-masterisé qui grâce aussi à des enregistrements d’une grande pureté de l’époque nous donne à écouter un disque magique. David Marshall en chef d’orchestre accompagné de JP Pennegton (Exile), Dale Ann Bradlet (6 fois chanteuse de l’année pour l’IBMA), Steve Gulley (compositeur de talent), Ben Isaacs (Bassiste), Jeff Parker (Mandoline). Et le tout produit par Tim Surrett qui allait promouvoir Blasam Range et le sorcier des enregistrements : David Johnson.

Tout ce beau monde se retrouve sur un disque qui sonne encore aujourd’hui d’une modernité et d’une magnificence extraordinaire. Comme avec le titre « The Making »… parmi les treize plages que compte ce réel bijoux avec des titres d'orientation gospel « Hammer and Nail » ou « Mr Jesus » ; de pure Bluegrass songs « Restore Thy Brother » ou «  The Last Time » ; des titres plus Country-Folk « Hold On To Your Dreams » … ou parfois Country & Western «  I’ve Got Friends ». Et que dire de ce superbe instrumental « Daddy’s Darlin Dream ».

Pour tous ceux qui aiment, adorent une plongée dans les racines de ces musiques traditionnelles américaines et qui n’ont pas peur des « petits trésors » sortis de quelques vieux cartons… ce disque est fait pour vous ! Oui… et cela ne sera pas du temps perdu.

Deuxième disque de Rock Ridge (Dale Adkins, Josie Grant, Rick Grant, Suzanne Adkins) The Flood est une autoproduction à 100% même la pochette est une photo de Josie Grant et il a été enregistré au Big Owl Studios, Bend and Sisters, OR.

13 plages 1000% Bluegrass avec des harmonies vocales qui me ramènent parfois au temps des O'Kanes.

Dale est déjà depuis longtemps sur la route et a participé aux formations : Out of the Blue, Dr. Corn's Bluegrass Remedy, Frontline, True North, Old Growth Acoustic Quartet, avant de rejoindre et de former : Rock Ridge.

Josie joue depuis les années 90's dans plusieurs formations et se double d'une photographe professionnelle. Elle tient dans Rock Ridge la guitare et certains vocaux.

Rick est peut-être l'élément le plus large en influence allant du Old Time au Jazz Gypsie ... et il adore apporter une petite note de rock avec sa voix et des breaks tranchants à la mandoline.

Enfin Suzanne est vocalement très puissante et apporte son touché à la contrebasse pour une artiste ayant aussi pas mal roulé sa bosse avec True North, Knott Bros, McKenzie Crossing,ou encore avec Adkins Family Band.

Il ne vous reste plus qu'à écouter, qu'à déguster...